L’accessibilité numérique, qu’est-ce que c’est ? comment ça marche ? quelles sont les bases et pourquoi s’en préoccuper ?
L’accessibilité signifie que le web est conçu pour que les personnes en situation de handicap, mais pas seulement, puissent utiliser, accéder, comprendre, naviguer mais aussi interagir de manière efficace avec le web, lui apporter du contenu et leur contribution.
L’Europe parle de l’accessibilité numérique comme d’une obligation citoyenne. En France, la loi de 2005, dite « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » impose, dans son article 47, l’accessibilité des services de communication publique en ligne pour les services de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent. Mais quid du reste du contenu internet ? Comme tout un chacun l’utilisation que vous avez d’internet ne se borne pas au site de votre mairie, à celui des impôts ou de pôle emploi.
Dès 1997, le W3C (World Wide Web Consortium), l’autorité des standards du web, s’est intéressé à l’accessibilité et a créé la WAI (Web Accessibility Initiative). La WAI a émis 61 recommandations permettant de rendre le web accessible pas seulement dans sa forme, mais aussi au niveau du fond.
Ainsi, les outils de production de contenu doivent d’une part pouvoir être utilisés par tous, et d’autre part autoriser et favoriser la production d’un contenu accessible. Il s’ensuit qu’ils doivent suivre des lignes de conduite particulières ; ces lignes de conduite sont répertoriées dans les Authoring Tools Accessibility Guidelines. Le contenu mis en ligne lui-même doit être accessible ; c’est ce que l’on entend habituellement par l’accessibilité du web et dont les recommandations sont regroupées dans les Web Content Accessibility Guidelines. Enfin, afin de tirer parti de ce contenu accessible, les outils de consultation (par exemple les navigateurs web) doivent être utilisables par tous et exploiter les informations spécifiques qui ont été ajoutées aux contenus pour les rendre accessibles. Les lignes de conduite pour les outils de consultation sont exposées dans les User Agent Accessibility Guidelines.
Ces différentes guidelines permettent à toute personne de produire du web accessible, le premier critère est par exemple de fournir des alternatives équivalentes aux contenus visuels et auditifs (images statiques ou animées, contenus audio et vidéo).
L’accessibilité impacte le travail de tous les intervenants d’un projet web : concepteur, graphiste, développeur, intégrateur, rédacteurs. Les guidelines permettent aussi de gagner du temps et de l’argent, car reprendre un site pour le rendre accessible coute bien plus cher que de l’avoir pensé accessible a priori.
En France, les deux référentiels historiques (Accessiweb et RGAA) ont été réunis en 2015, dans le RGAA V3, norme nationale. Le RGAA est un système de normes cumulatives, c’est-à-dire que le niveau AA contient les critères du niveau A, complétés d’autres, et ainsi de suite. Les deux premiers niveaux peuvent raisonnablement s’appliquer à toutes les ressources web.
Ces méthodes d’application permettent, à l’aide de listes de critères et de tests, de vérifier la conformité d’un site aux WCAG. Ces critères et tests concernent aussi bien la technique de fabrication du site, l’ergonomie de son interface que la production des contenus éditoriaux. Certains sont simples à mettre en œuvre, d’autres complexes.
Source et références :
Vous pouvez trouver en ligne un guide utilisateur des normes RGAA fait par le gouvernement.
Vous trouverez les Web Content Accessibility Guidelines, disponible uniquement en anglais.
Les bases de l’accessibilité sur le site du W3C.
Ensemble des recommandations et renvoie vers des sites de références depuis BrailleNet.