On Handiscute est la rubrique @talentEgal où tous les mois nous vous parlons d’un handicap ou d’une maladie. Dans le cadre de notre mission de sensibilisation, nous vous donnerons avec cet article des réponses synthétiques sur l’un d’entre eux.
Après la dyslexie et la dyscalculie, c’est un autre trouble dys, lui aussi persistant et durable, que nous vous présentons :
Contrairement à la dyslexie qui touche le langage écrit et à la dyscalculie qui touche les activités numériques la dysphasie est un trouble du langage oral. Comment ce trouble ce manifeste-t-il ?
Les enfants atteints de dysphasie ont des difficultés à s’exprimer oralement, ce trouble, plus ou moins sévère, peut porter sur :
– la compréhension du langage ;
– la programmation des sons de la langue ou leur production ;
– ou la disponibilité des mots et les agencements syntaxiques.
Concrètement, ils font des phrases courtes, de style télégraphique, utilise des mots « fourre-tout », omettent les pronoms et les prépositions. Ils usent souvent des verbes à l’infinitif, ont du mal à fixer un vocabulaire. Ils choisissent un mot à consonance similaire ou font appel à une propriété de la chose s’ils ne trouvent pas le nom de la chose elle-même, par exemple « grouillère » au lieu de gruyère ou « vroum » pour le mot voiture.
Lisez ce que vous voyez :
Là, l’ondelle parti paf” : exemple de strucure de phrase d’un dysphasique
Voici ce qu’on essaye de vous dire :
“regarde, l’hirondelle s’est envolée”, voici la phrase grammaticalement correct qu’essaye de faire un dysphasique.
Ces exemples forcent le trait, même si certains dysphasiques peuvent s’exprimer ainsi.
Selon les estimations 50% des dysphasiques sont aussi dyslexiques, ce trouble est d’ailleurs souvent prédictif de l’apparition d’une dyslexie ultérieure. Les dysphasiques ont souvent du mal à lire et à comprendre la relation des mots entre eux. Ce problème peut avoir des répercussions dans l’apprentissage des langues étrangères.
Selon vous, quelle langue entre l’anglais, l’allemand, l’espagnol ou l’italien est la plus simple à apprendre pour un dysphasique ? Les trois dernières ! Pourquoi ? Parce que ce sont des langues « régulières » avec une correspondance entre les sons (phonèmes) et la manière dont ils s’écrivent (les graphèmes). Le plus simple est même l’italien avec seulement 33 graphèmes pour 25 phonèmes. A l’inverse l’anglais utilise 40 phonèmes pour 1120 graphèmes.
Dans un monde où la communication se fait de manière orale, on comprend qu’un trouble limitant les échanges soit handicapant. Mais un dysphasique accompagné est un dysphasique qui va apprendre à compenser. L’enfant dysphasique doit être suivi par un orthophoniste qui le fera travailler sur sa mémorisation, sa prononciation et la construction syntaxique de ses phrases. Ainsi, il multiplie ses chances de mener à bien une scolarisation et une vie professionnelle. Avec des outils pédagogiques adaptés et une stimulation, l’enfants dysphasique parviendra à un niveau de scolarisation équivalent à une personne non dysphasique.
Source :
FFDys ; Inserm