On Handiscute est votre nouvelle rubrique @talentEgal où tous les mois
nous vous parlons d’un handicap ou d’une maladie. Dans le cadre de notre mission de sensibilisation, nous vous donnerons avec cet article des réponses synthétiques sur l’un d’entre eux.
Aujourd’hui, entre 400 et 600 000 personnes sont autistes en France. L’autisme est un trouble du développement, multifactoriel, d’origine sans doute génétique, débutant avant l’âge de 3 ans et persistant à l’âge adulte. Il touche simultanément les interactions sociales, la communication, à la fois verbale et non verbale et le comportement avec des gestes répétitifs, stéréotypés, des rituels ou des intérêts restreints. Les troubles sont différents pour chaque autiste et à l’inverse de Dustin Hoffman alias Raymond Babbit dans le film Rain man, les personnes autistes n’ont pas tous des capacités intellectuelles hors du commun.
L’autisme ou TED (Troubles Envahissants du Développement) touche environ 8 000 enfants chaque année, soit 1 sur 150, avec une proportion plus importante de garçons (4 garçons pour une fille). Il est possible de repérer les premiers signes de l’autisme entre les 18 et 36 premiers mois. La moyenne de dépistage de l’autisme en France est de 6 ans. Il n’y a pas, à ce jour, de traitement pour guérir l’autisme. L’intérêt d’une prise en charge précoce est reconnu : après l’âge de 4 ans, les possibilités d’apprentissage de ces enfants commencent déjà à diminuer. La petite enfance est en effet une période de grande plasticité dans le développement du cerveau et le potentiel d’apprentissage. Les expériences précoces d’intervention contribuent de façon plus importante à des modifications neuronales et donc à des changements comportementaux chez les enfants autistes. Il faut cependant savoir qu’une personne autiste peut progresser toute sa vie sur ses difficultés, y compris à l’âge adulte. La prise en charge doit être suffisamment intensive et individualisée, c’est-à-dire adaptée aux particularités de chaque personne et régulièrement réévaluée en fonction de l’évolution. Plusieurs volets doivent être pris en compte pour un accompagnement complet : l’éducation pour une meilleure autonomie, l’apprentissage et la thérapie avec pour objectif la santé mentale et physique.
Que dire de l’emploi des personnes avec autisme ? Les personnes autistes en France représentent seulement 1% des salariés. De nombreuses entreprises expriment un besoin d’accompagnement pour ces profils particuliers ayant le sens du détail, le goût pour les tâches répétitives, une tolérance zéro face aux erreurs, une véritable persévérance et une grande loyauté : soit autant d’atouts pour fournir un travail de haute qualité. Une liste de taches par écrit, une hiérarchisation claire des priorités, un véritable encadrement, accepter que leurs remarques puissent être « crues », et comprendre qu’ils sont incapables d’exprimer leur pensée de façon nuancée sont autant de petites choses à savoir pour permettre l’embauche réussie de personne avec autisme.
Le gouvernement actuel avec l’appui de Madame Ségolène Neuville, Secrétaire d’état chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, a mis en place le Plan Autisme 2013-2017. Ce plan acte la nécessité de réaffirmer une forte volonté politique pour faire progresser la place des personnes avec autisme ou autres TED dans la société. L’accent est donc mis sur le dépistage précoce mais aussi l’accompagnement, via la formation des aidants, à l’école et dans l’emploi. Le volet scientifique est aussi mis à l’honneur avec un renforcement de la recherche sur l’autisme, de son origine aux traitements.
Sources : – www.craif.org – Le Cerveau d’Hugo : film documentaire pour découvrir l’autisme dans son ensemble – Etude Ethik – Plan Autisme 2013-2017